Des prostituées bloquent une rue à Lyon pour protester contre le "harcèlement"

LYON — Des dizaines de prostituées et de travestis, qui se disent chassés de partout par les autorités, se sont assis sur la chaussée et ont bloqué pendant une heure la circulation dans une rue de Lyon, a constaté un journaliste de l'AFP.

Accompagnées de militants d'Act Up, du Planning familial et de membres de l'association Cabiria, d'aide aux personnes prostituées, les manifestantes exigeaient un rendez-vous avec le préfet du Rhône et le maire de Lyon, Gérard Collomb (PS).

Elles ont accepté de lever leur barrage, peu avant minuit, après avoir reçu l'assurance du commissaire de permanence de nuit de l'état major de la police, que leurs doléances et leurs demandes d'audience seraient transmises dès vendredi matin aux autorités.

Les manifestants, au nombre d'environ quatre-vingt et qui avaient commencé leur mouvement vers 22H00, se sont ensuite dispersés dans le calme, après avoir reçu l'assurance de la police que les prostituées pourraient travailler tranquillement le reste de la nuit.

"Il faut que la répression s'arrête. Tant que nous n'aurons pas un rendez-vous nous mèneront des actions", a assuré une prostituée, appelée Kassadra, qui a autrement gardé l'anonymat.

"On nous a chassé du centre ville. On nous a fait venir ici. Maintenant, on veut nous faire partir. On nous repousse de partout, on en a marre" a-t-elle expliqué au commandant du groupe de la police venu leur faire dégager la rue Montrochet, dans une friche industrielle, à l'extrêmité de la presqu'île qui forme le centre de Lyon.

Les prostituées travaillant dans des camionnettes s'étaient vu intimer l'ordre de partir mercredi par la police municipale, comme cela avait déjà été fait, quelques jours plus tôt pour les piétonnes sur le quai Rambaud voisin, à cause de l'ouverture de la Biennale d'art contemporain de Lyon, dans un ancien entrepôts rénové dans le port tout proche.