Bien que les gouvernements fédéral et provinciaux aient financé de nombreuses consultations et programmes de recherche sur le travail du sexe au cours des 25 dernières années, il n'existe pratiquement rien sur le travail du sexe au masculin.11 Au Canada, l'essentiel de l'attention et de la recherche a porté sur les travailleuses du sexe, car elles entrent en cause dans environ 80 % des transactions où des services sexuels sont échangés contre rémunération.
Le peu de données dont nous disposons sur les travailleurs du sexe hommes nous laisse supposer qu'ils courent un plus grand risque d'infection et de transmission des MTS que leur homologues femmes et ce, en raison de leur âge, de leur degré de connaissance du danger, des multiples activités à risque qu'ils pratiquent, ainsi que de leurs comportements sexuels qui comprennent des pratiques et des partenaires susceptibles de les exposer à de plus grands risques d'infection et de transmission.
Sources d'information
L'information utilisée dans ce projet provient de bibliothèques universitaires et de consultation ainsi que de bibliothèques et d'archives municipales, provinciales et fédérales, de centres de ressources communautaires, de services de santé publique et d'alliances de travailleurs du sexe, comme l'Organisation canadienne pour les droits des prostituées, Maggie's (Toronto) et SWAV (Sex Workers Alliance of Vancouver).
Par ailleurs, de nombreuses études, passées et en cours, sur la prévention du VIH au sein des populations courant un risque d'infection particulièrement élevé fournissent des données sur le travail du sexe au masculin.12 Elles nous ont été très utiles.
Ce document ne se limite pas aux publications, il comprend aussi des sources qui, soit appartiennent au domaine public, soit sont citées avec la permission de leurs auteurs (comme les communications écrites, par exemple). L'étude porte essentiellement sur le travail du sexe au masculin, bien que nous nous soyons servi parfois des conclusions d'études sur les travailleuses du sexe à des fins contextuelles ou comparatives. Ce document s'intéresse presque exclusivement à des travaux de recherche, d'auteurs et d'activistes canadiens.
Travailleurs du sexe trans-genderistes
Le fait que cet ouvrage ne traite pas du rôle des travailleurs du sexe trans-genderistes est dû , en grande partie, à Namaste (1995) qui pense que, bien qu'ils aient la même anatomie, les travailleurs du sexe trans-genderistes ne se considèrent pas forcément comme des prostitués hommes. Selon Namaste, nombre des questions liées au VIH et au sida se présentent différemment pour cette population et il pense que les travailleurs du sexe trans-genderistes devraient faire partie d'une étude distincte.13
Toutefois, lorsque les données sur les travailleurs du sexe trans-genderistes font partie d'un échantillon et des conclusions d'une étude, nous les avons incluses.
Pornographie, strip-tease et proxénétisme
Ce document ne traite pas non plus des autres formes de travail du sexe au masculin moins souvent étudiées que la prostitution, comme la pornographie, le strip-tease et le proxénétisme chez les prostitués hommes.14 Ce n'est pas que ces métiers manquent d'intérêt ni d'importance, mais simplement qu'on a peu d'information à leur sujet.
Dans cet ouvrage, nous nous sommes attachés à offrir une discussion rationnelle sur la promotion de la santé et le travail du sexe au Canada. Nous montrons que les questions juridiques entourant le travail du sexe dans notre pays sont étroitement liées au problème du VIH et du sida, dont les travailleurs du sexe et leurs clients vivent actuellement les conséquences.