A pour ACTES, M pour MUTUELS




Prologue

Au Canada, la prostitution est une industrie qui rapporte gros.[1]

Les prostitués masculins sont des chefs de file dans la lutte contre le sida. Non seulement nous utilisons des moyens de protection au travail, mais il nous arrive souvent d'enseigner à nos clients comment utiliser le condom correctement.[2] [Traduction libre]

Des rapports parus récemment dans les médias au sujet d'hommes homosexuels qui avaient contracté le sida ont sans doute contribué à raviver l'inquiétude que soulèvent les MTS … Les causes du sida sont encore méconnues et nos connaissances sur la façon dont il est transmis sont ténues. Il semble cependant que des niveaux élevés d'activités sexuelles avec différents partenaires soient un facteur plus important que la prostitution dans la propagation de la maladie … en ce moment, toute notion à l'effet que les prostitués hommes et femmes jouent un rôle décisif dans la propagation de la maladie est sans fondement.[3] [Traduction libre]

Les travailleuses et travailleurs du sexe ont tous deux indiqué qu'ils se faisaient faire régulièrement des test de dépistage du VIH et les deux ont des taux de prévalence qui ne sont guère plus élevés que ceux de la population canadienne en général.[4][Traduction libre]

Le plus grand obstacle à l'accès à l'information sur la prévention du sida est la criminalisation de notre travail. Les lois relatives aux maisons de débauche peuvent s'en prendre à nous quand nous travaillons à l'intérieur et les lois sur la sollicitation peuvent s'en prendre à nous lorsque nous travaillons dans la rue. Il est difficile pour nous de faire valoir nos droits et de vous dire ce qu'il nous faut, ou encore de nous regrouper pour satisfaire nous-mêmes à nos besoins, alors que nous arrivons à peine à déjouer la police. En prison, on ne fournit pas beaucoup d'information utile sur la prévention du sida.[5] [Traduction libre]

On doit donner à tous le droit d'explorer et de s'interroger sur les attitudes face à la sexualité. On doit donner aux jeunes le droit de se représenter et de représenter leur sexualité par tous les moyens qu'ils veulent pourvu qu'ils ne violent pas la loi. Les jeunes ont le droit d'avoir de l'information explicite et pertinente sur les pratiques sexuelles protégées si cela est susceptible de leur sauver la vie. Et les jeunes de la rue doivent avoir la possibilité d'élargir leur éventail d'options afin d'être en mesure de faire des choix éclairés sans craindre d'être harcelés par la police ou poursuivis en justice, ce qui ne fait que limiter leurs choix futurs et les condamne à rester dans la rue.[6] [Traduction libre]

Le risque de contracter des maladies transmises sexuellement est plus élevé pour nous parce que nous sommes prostitués, mais je tiens à ce que vous sachiez que la majorité d'entre nous prenons les mesures nécessaires pour que nos pratiques sexuelles soient sans danger, probablement encore plus que la population en général.[7] [Traduction libre]

J'ai été étonné de voir la diversité des origines des garçons. Je me rapelle un jeune aveugle avec son chien guide. Il y avait aussi ce jeune Italien sourd qui était venu ici à cause de la réputation de l'école des sourds. Puis un jeune asiatique qui s'appelait Bently, et deux autres garçons noirs, plusieurs jeunes autochtones, des jeunes immigrants latino-américains (dont l'un s'était marié à une amie et était resté au pays). D'autres garçons qui comme moi avaient une formation universitaire, un garçon de la Floride, des jeunes d'Halifax et de Vancouver qui travaillaient ici pour l'été … Je me rappelle des types qui avaient jusqu'à 35 ans et j'en ai rencontré qui avaient à peine 14 ans … Je plaisantais sur le fait qu'à une époque où le terme «équité d'emploi» était sur toutes les lèvres, nous étions l'un des rares milieux de travail où cela existait vraiment.[8] [Traduction libre]

Les pratiques des travailleurs et travailleuses du sexe, ainsi que les conditions qui influencent leur santé varient considérablement. Les études sur l'infection à VIH parmi ces personnes font souvent appel à des populations qui ne sont pas nécessairement représentatives de la diversité de ce groupe. Il est donc difficile de généraliser au sujet des risques à la santé des travailleurs du sexe, y compris le risque d'infection à VIH, d'un lieu à un autre.[9]



Références

  1. Comité Badgley sur les infractions sexuelles à l'égard des enfants et des jeunes. Infractions sexuelles à l'égard des enfants et des jeunes, Ottawa, Approvisionnements et Services Canada, 1984. [back]
  1. MAGGIE'S, Healthy Hustling, 1994. [back]
  1. COMITÉ SPÉCIAL D'ÉTUDE DE LA PORNOGRAPHIE ET DE LA PROSTITUTION (FRASER). La pornographie et la prostitution au Canada, Ottawa, ministère des Approvisionnements et Services, 1985. [back]
  1. SHAVER, F. «The Regulation of Prostitution: Avoiding the Morality Traps», Canadian Journal of Law and Society/Revue canadienne droit et société, 1994. [back]
  1. Highcrest, A. et Maki, K. Prostitutes: AIDS Prevention in Their Private Lives, aussi intitulé When Love is Illegal: AIDS Prevention in the Context of the Private Sex Lives of Prostitutes, communication faite dans le cadre de la VIIIe Conférence internationale sur le SIDA, Amsterdam, Pays-Bas, juillet 1992. [back]
  1. MAGGIE'S, Maggie's Zine, hiver 1993-94. [back]
  1. Association canadienne d'aide à l'enfance en difficulté. Assises de la Consultation nationale sur la prostitution juvénile, 1987. [back]
  1. Sorfleet, Andrew. communication écrite. [back]
  1. DE BRUYN, T. VIH/sida et discrimination : un document de travail, Projet conjoint sur les questions juridiques et éthiques soulevées par le VIH et le sida, Montréal, Réseau juridique canadien VIH/sida et Ottawa, Société canadienne du sida, 1998. [back]
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Created: February 5, 2000
Last modified: February 5, 2000
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